Nom : Inconnu
Prénom : Aimée
Race : Humaine
Sexe : Femme
Age : 27 ans

Description physique


Elle n’est pas bien grande - tout juste assez pour atteindre les étagères de sa petite cahute. Sa peau, d’une pâleur témoignant du peu de soleil qu’elle rencontre au quotidien, semble aussi fragile que la plus frêle des porcelaines. Son petit nez en trompette et ses lèvres fines évoquent une toute jeune fille, alors que ses yeux noisettes en amande et sa silhouette svelte tendent à prouver le contraire. De longs cheveux blonds, dont les mèches avant sont ramenées en arrière, dévoilant un front large, cernent son visage séraphique et dégoulinent sur sa grande cape noire.

Aimée possède autant le physique d’une femme plaisante à regarder, dont les sourires et le visage expressif attirent, qu’elle ne renvoie une sensation d’étrangeté. Son regard est profond et perçant, comme si est-elle capable de sonder les âmes, discerner le bon du mauvais, vous savoir coupable ou pur. C’est là ce qu’on perçoit si on arrive à la voir tout du moins, terrée chez elle ou enfouie dans son capuchon.
Son visage est marqué par endroits de lignes et de courbes éphémères. D’où viennent-elles, c’est là une question à laquelle on tend à répondre qu’il s’agit de quelque sorcellerie, d’une malédiction ou d’une punition quelconque. Il arrive cependant parfois qu’on ne les perçoit pas ; il s’agirait plutôt de tracés personnels.
Personnalité


Contrairement à ce qu’on pourrait entendre d’elle au village, Aimée est loin d’avoir mauvais caractère. Conciliante et patiente, elle se montre d’une écoute admirable et fait preuve d’une sagesse perturbante. Il arrive souvent que l’on se demande si ses dires ne sont là qu’élucubrations ridicules, dénuées de sens, ou si a-t-elle su percevoir une part de vérité.
Aimée fait autant preuve d'innocente maladresse que d’une intelligence redoutable ; solitaire de nature, elle enchaîne les bourdes et les manquements à tout protocole. Elle passe son temps chez elle, le nez dans ses affaires, à parfaire un apprentissage ardu et provoquant autant le besoin que de la méfiance chez ses voisins. En réalité, la jeune femme est particulièrement studieuse dans sa curiosité et, dans son manque d’une méthode rigoureuse comme on l’apprend certainement dans une bonne éducation, sait former ses compétences.
Histoire


Au petit village de Saint-Véran, petite bourgade à priori sans histoire, il est dit que Le Borgne, un vieil ermite à l’air austère, a connu la naissance du royaume et n’aurait jamais quitté son nid de sorcier. Son dos voûté et son bâton biscornu se repéraient de loin ; chaque habitant prenait le soin de le laisser là où il était, enseignant à leurs enfants d’en faire de même.
Aimée n’avait que quatre ans lorsqu’elle lui avait demandé pourquoi l’appelait-on “Le Borgne”. Ce fut certainement la première fois que le vieillard reculait son fin capuchon noir et lui montrait ce à quoi le haut de son visage ressemblait. “Ils me l’ont enlevé !” s’était-il écrié, ses bras squelettiques se levant au-dessus de sa tête de sa voix grisée, “Ils m’ont volé une part de ma clairvoyance !” Aimée se souviendra toujours de ce jour où, pris de tremblements et de panique, il l’avait agrippée par ses petites épaules et lui avait adressé un avertissement : “Ils tenteront de t’enlever toi aussi. Ne l’oublie pas !” De quoi parlait-il ? Elle ne le su pas. En grandissant, elle s’était dit qu’il faisait référence aux villageois, pourtant aucun d’eux ne semblait agressifs, juste quelque peu méfiants. Son père n’avait guère de conflits avec eux non plus, il se contentait d’ignorer leur existence.

Aimée ne sait pas d’où elle vient. Son père ne le lui avait jamais caché : il l’avait trouvée en proie à une sale bête dans la forêt entourant la cité de l’ancienne Valenard, seule dans un petit panier finement tressé, bordée dans un tissu d’une qualité remarquable. Le petit drap qui la recouvrait, d’ailleurs, est toujours accroché au mur : “C’est là le plus précieux de mes souvenirs,” lui avait-il expliqué lorsqu’elle l’avait pointé du doigt, “celui où pour moi, tu es venue au monde, ma fille.” Elle porte les traits d’une femme qui peut venir de partout et de nul part à la fois, accentuant son aura d’étrangère.

Personne ne su si les vieilles histoires tournant au village s’avéraient véridiques sur l’âge du vieil homme, mais sa disparition n’avait en rien arrangé sa réputation de vieux fou. Et sachant qu’il avait transmis son savoir et son héritage magique à sa fille adoptive, il leur était d’une logique implacable qu’elle soit de la même espèce. Aimée ne les a jamais contredit, n’ayant jamais appris à côtoyer autrui. Elle continue sur la trace de son père : une vie de solitude et de connaissances.
Cependant, la jeune femme lorgne souvent sur les maisons des autres, du coin de sa fenêtre. À quoi ressemble leur vie ? Comment font-ils pour danser et chanter ensemble, alors qu’elle reste terrée au coin du feu dans sa petite bulle ? Aimée passa en revue l’ensemble de ses affaires, de ses fioles, de ses livres, en réfléchissant.
Elle commença à s’ouvrir un peu plus au monde qui l’entourait en se risquant à se promener en dehors des sentiers. Sur son chemin, elle rencontrait diverses petites bêtes, dont elle en ramena certaines jusque chez elle, les attirant comme d’une mère s’éloignant trop de ses petits. Un corbeau, une chouette, quelques chats et un gros chien. Elle ne savait que faire pour les faire partir ; ils semblaient s’être attaché à elle sans qu’elle ne sache exactement pourquoi.

Ces quelques animaux attirèrent l’attention des plus jeunes enfants du village, venant frapper à sa porte, allant contre l’interdit de leurs parents, pour les approcher, leur parler, les câliner. Aimée les regardait avec beaucoup de tendresse et s’asseyait dans un coin de la pièce, la porte grande ouverte pour ne pas inquiéter leur famille. Cependant, ils ne revinrent plus la visiter par la suite.
La demoiselle possède ses connaissances en magie et en alchimie, mais elle voulu en apprendre plus du côté de la médecine, en espérant que cela la rapproche des autres. Fuyant sa mauvaise réputation, elle délaissa son petit village quelques années, le temps de se former dans la cité où un médecin l’accueillit volontiers en tant qu’apprentie.
Depuis son retour, Aimée reçoit la visite des malades désespérés, des blessés et des voyageurs en demande d’un service ou d’un soutien de santé.