Ses bottes tapent contre le sol encore humide d’une pluie récente, suivant le rythme de ses pensées colériques. ça avait été une très mauvaise journée.
Aimée s’était déplacée loin de chez elle deux jours plus tôt, emportée par une carriole de passage jusqu’à la cité. Elle y avait rencontré la connaissance d’une connaissance, une personne qu’elle n’avait jamais vu, au final. Un homme grand, vêtu comme un érudit soigneux et soigné, qui n’avait pas eu l’air de l’apprécier. “Oh, vous me regardez de haut, alors que vous n’êtes pourtant pas bien grand.” Sa remarque lui avait arraché un rictus terriblement austère qu’elle n'eût pas compris. L’ais-je vexé ? Ce n’était pourtant qu’un peu d’humour… Il s’était contenté de ramener une mèche de sa longue chevelure d’un blond parfait derrière sa grande oreille, lui avait posé le paquet dans les mains et s’était détourné de son chemin. Aimée était restée plantée au milieu de la rue, ses bras recouvrant son dû, sans nul doute un peu trop lourd pour elle.
Elle avait demandé à sa carriole de retour de la laisser à quelques lieues de Saint-Véran. “Sûre mam’selle ? C’est pas très prudent ça,” lui avait gentiment conseillée la cochère. Elle s’était contenté d'acquiescer, le sourire radieux.
Aimée ne souhaitait qu’une chose : apprécier ce temps magnifique le temps d’une petite promenade, admirer le paysage verdâtre des plaines longeant l’orée de la forêt, percevoir la vie grouiller autour d’elle comme d’un chant apaisant. Sa charge enveloppée dans un tissu protecteur, accroché à un sac solide à son dos, elle avançait d’un rythme lent, percevant déjà, au loin, le haut des toitures des maisonnées de son village.
Les bandits se trouvaient rares autour de ces contrées, elle ne se souvenait pas en avoir croisé jusqu’à présent. Ils étaient une dizaine, très certainement, tous à pieds et les armes aux mains, à l’avoir encerclée comme si savaient-ils tous ce qu’ils venaient chercher. Aimée n’avait cependant eut le temps de réagir et de réfléchir plus que cela qu’on lui avait déjà arraché son sac du dos.
Puis ils étaient tous partis en courant dans différentes directions, leurs grandes jambes leur donnant un avantage certain comparés aux siennes, considérablement plus courtes. Elle n’avait pu courir longtemps, manquant cruellement d’endurance, et s’était arrêtée alors qu’elle les avait perdu de vue depuis un moment.
Désormais à bout de souffle, Aimée parcourt le sentier à rebrousse-chemin à la marche, son capuchon remonté sur sa tête, levant son doigt ganté, ça-et-là, vers la chouette ornant son épaule. Les yeux braqués sur le sol, elle retroussait le nez à la recherche d’une solution. En vain.
Le bruit d’une armure en marche se fit entendre de loin, lui arrivant aux oreilles comme des cliquetis métalliques nets. En levant les yeux, Aimée discerna une silhouette se diriger vers elle.
La chouette vint se poser sur son avant-bras alors qu’elle s’arrêtait au milieu du sentier. Considérant les différentes possibilités un instant, elle échangea un regard incertain avec l’animal, l’air de lui demander ce qu’elle doit faire, mais elle eut beau y réfléchir elle ne discerne aucune aura de menace de cet inconnu.
En reprenant son pas, la chouette s’envola vers l’étranger, tourna autour de lui un instant avant de revenir vers sa maîtresse. Une drôle d’habitude qu’elle avait pris de s’assurer de son instinct au biais d’une petite bête, mais qui lui avait été fort utile plus d’une fois.
L’homme portait une armure de plate et une épée à deux mains à la main, mais ce n’est pas là ce qui attira son attention. Les traits de son visage lui disait quelque chose, mais son manque de connaissances l’empêcha d’y apporter plus de réflexion. Elle se contenta de ralentir le pas et d’attendre qu’il vienne à elle, l’observant quelque peu jusqu’alors.
- Vous avez l’air d’avoir du cœur, mais en même temps je n’ai pas très envie de vous déranger… Elle échangea un dernier regard avec sa chouette, les sourcils froncés comme si elle l’écoutait, puis tourna de nouveau son attention vers l’homme, l’air penaude. Oh ! Oui, j’oubliais ! Bonjour.
Aimée s’était déplacée loin de chez elle deux jours plus tôt, emportée par une carriole de passage jusqu’à la cité. Elle y avait rencontré la connaissance d’une connaissance, une personne qu’elle n’avait jamais vu, au final. Un homme grand, vêtu comme un érudit soigneux et soigné, qui n’avait pas eu l’air de l’apprécier. “Oh, vous me regardez de haut, alors que vous n’êtes pourtant pas bien grand.” Sa remarque lui avait arraché un rictus terriblement austère qu’elle n'eût pas compris. L’ais-je vexé ? Ce n’était pourtant qu’un peu d’humour… Il s’était contenté de ramener une mèche de sa longue chevelure d’un blond parfait derrière sa grande oreille, lui avait posé le paquet dans les mains et s’était détourné de son chemin. Aimée était restée plantée au milieu de la rue, ses bras recouvrant son dû, sans nul doute un peu trop lourd pour elle.
Elle avait demandé à sa carriole de retour de la laisser à quelques lieues de Saint-Véran. “Sûre mam’selle ? C’est pas très prudent ça,” lui avait gentiment conseillée la cochère. Elle s’était contenté d'acquiescer, le sourire radieux.
Aimée ne souhaitait qu’une chose : apprécier ce temps magnifique le temps d’une petite promenade, admirer le paysage verdâtre des plaines longeant l’orée de la forêt, percevoir la vie grouiller autour d’elle comme d’un chant apaisant. Sa charge enveloppée dans un tissu protecteur, accroché à un sac solide à son dos, elle avançait d’un rythme lent, percevant déjà, au loin, le haut des toitures des maisonnées de son village.
Les bandits se trouvaient rares autour de ces contrées, elle ne se souvenait pas en avoir croisé jusqu’à présent. Ils étaient une dizaine, très certainement, tous à pieds et les armes aux mains, à l’avoir encerclée comme si savaient-ils tous ce qu’ils venaient chercher. Aimée n’avait cependant eut le temps de réagir et de réfléchir plus que cela qu’on lui avait déjà arraché son sac du dos.
Puis ils étaient tous partis en courant dans différentes directions, leurs grandes jambes leur donnant un avantage certain comparés aux siennes, considérablement plus courtes. Elle n’avait pu courir longtemps, manquant cruellement d’endurance, et s’était arrêtée alors qu’elle les avait perdu de vue depuis un moment.
Désormais à bout de souffle, Aimée parcourt le sentier à rebrousse-chemin à la marche, son capuchon remonté sur sa tête, levant son doigt ganté, ça-et-là, vers la chouette ornant son épaule. Les yeux braqués sur le sol, elle retroussait le nez à la recherche d’une solution. En vain.
Le bruit d’une armure en marche se fit entendre de loin, lui arrivant aux oreilles comme des cliquetis métalliques nets. En levant les yeux, Aimée discerna une silhouette se diriger vers elle.
La chouette vint se poser sur son avant-bras alors qu’elle s’arrêtait au milieu du sentier. Considérant les différentes possibilités un instant, elle échangea un regard incertain avec l’animal, l’air de lui demander ce qu’elle doit faire, mais elle eut beau y réfléchir elle ne discerne aucune aura de menace de cet inconnu.
En reprenant son pas, la chouette s’envola vers l’étranger, tourna autour de lui un instant avant de revenir vers sa maîtresse. Une drôle d’habitude qu’elle avait pris de s’assurer de son instinct au biais d’une petite bête, mais qui lui avait été fort utile plus d’une fois.
L’homme portait une armure de plate et une épée à deux mains à la main, mais ce n’est pas là ce qui attira son attention. Les traits de son visage lui disait quelque chose, mais son manque de connaissances l’empêcha d’y apporter plus de réflexion. Elle se contenta de ralentir le pas et d’attendre qu’il vienne à elle, l’observant quelque peu jusqu’alors.
- Vous avez l’air d’avoir du cœur, mais en même temps je n’ai pas très envie de vous déranger… Elle échangea un dernier regard avec sa chouette, les sourcils froncés comme si elle l’écoutait, puis tourna de nouveau son attention vers l’homme, l’air penaude. Oh ! Oui, j’oubliais ! Bonjour.